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Lettres

Retranscription de quelques lettres envoyées aux familles et ami(e)s.

Dernière mise à jour le 15 Mai 2023

La  Presse, le 28 mars 1941

Lettres du capitaine Jean Vézina, ancien rédacteur à la ''Presse''.

 

La famille du capitaine Jean Vézina nous communique quelques lettres qu'elle a reçues de lui depuis les quelques mois qu'il se trouve en Angleterre. Notre ancien rédacteur de l'automobile parle de la vie du soldat canadien-français, de l'accueil si chaleureux que lui a fait la populatino anglaise, et donne des nouvelles propes à intéresser les familles qui ont pareillement des leurs sur le ''premier front de défense de la liberté''. Voici quelques passages de ces lettres.

 

Un soir de novembre le major Paul Brosseau avait invité à diner les officiers de mon régiment à son mess. Tous ceux qui n'était pas de faction avaient répondu à cette gracieuse invitation. Personne ne l'a regretté, car nous avons eu un repas de roi. Il y avait des hors-d'oeuvre délicieux, une soupe exactement comme celles que je mangeais à l'hotel Mont-Royal, à Montréal. - serait-ce le même chef? - une entrée aux crevettes. Comme pièce de résistance, un pigeonneau d'une savoir exquise, un dessert d'un goût délicat, le tout arrosé d'un vin du Rhin, un Niersteiner, ou quelque chose d'approchant. En un mot Brillat Savarin n'aurait pas fait mieux.

 

La seule ombre au tableau était l'absence du lieutenant-colonel Robert Bourassa.

 

Quelques amis

 

Cela fait tant de bien de se sentir tout à coup revenu au milieu de vieux amis. Il est si bon de causer de nouveau avec le major Léon Brosseau, avec lequel j'avais déjà passé sept semaines sur la côte de la Manche, l'été dernier, mais que je n'avais pas recu depuis quelques semaines; avec le major Guy Montpetit;a vec le major Réal Bélanger qui m’expliquait, il y a déjà bien des années, comment l’on pourrait faire de Montréal une belle ville en appliquant les principes de l’urbanisme; avec le capitaine Jacques Masson, un ami de toujours; avec le lieutenant Gilles Charlevois, qui lui aussi a passé quatre semaines avec moi sur la côte de la Manche, l'été dernier, alors que nous attendions les Allemands de jour en jourl avec le capitaine Alexandre Dugas que je n'avais pas vu depuis mon départ du Canada; avec tous ces autres bons amis du temps de paix.

Cela m'amène à parler un peu des vieux amis de Montréal que j'ai rencontrés depuis que je suis en Angleterre et à donner un peu de leurs nouvelles - oh! bien discrètement - à leurs amis et connaissance de Montréal.

Le brigadier Leclerc

 

A tout seigneur tout honneur, je commencerai donc par le brigadier P. E. Leclerc, M. M., E. D., que j'ai eu l'avantage de rencontrer presque tous les jours pendant plus d'un mois. Toujours actif et inlassable, il travaille presque jour et nuit et se dépense sans compter pour veiller au confort de ses troupes et pour activer l'entrainement. Il a assumé une forte tâche et de lourdes responsabilités pèsent sur ses épaules. Mais il s'en acquitte d'une manière qui fait pleinement honneur à tous les Canadiens.

J'ai eu l'avantage de travailler durant quelques semaines dans le bureau du lieutenant-colonel Marcel Noël qui était alors notre major de brigade.

Le major Paul Barré

J'ai rencontré le major Paul Barré à Londres, l'été dernier. Nous avons passé une fin de semaine ensemble. Toujours aussi bon militaire, il est le seul officier canadien-français ayant atteint un grade aussi élevé dans le régiment auquel il appartient. Il avait toujours as belle humeur, car c'est à son rire si franc et si fort que je l'ai reconnu dans un grand hôtel. Il est en Angleterre depuis novembre ou décembre 1939.

Le major Maurice Trudeau

Puis il y a le major Maurice Trudeau avec lequel j'ai passé une fin de semaine, à Londres, l'été dernier. Il n'a plus cet air de jeunesse qui le caractérisait quand il venait jouer au badmington, à mon régiment, avant la guerre, alors qu'il était stationné à S.-Jean, Québec. Ces longs mois de service en Angleterre - car il est arrivé en même temps que le major Barré - ont mûri ses traits et trempé son caractère. Il est maintenant un officier endurci par le service.

Un mot seulement, en passant, sur le colonel E. L. M. Burns, qui est maintenant de retour au Canada où il remplit un poste de la plus haute importance, et le colonel F. C. Hannington, deux officiers de carrière que j'avais connus à Montréal, alors qu'ils étaient attachés aux quartiers-généraux du district et qui ont tous deux été mes professeurs avant la guerre. Je ne les ai vus qu'en passant, l'été dernier.

Gabriel Chartrand

Il y a aussi Gabriel Chartrand, un vieil ami du temps où nous sortions avec les débutantes. Je l'ai vu quelques fois au cours des dernières semaines. Il s'est engagé comme smple soldat, au début de la guerre. Depuis qu'il est en Angleterre, il a été attaché durant un certain temps aux quartiers-généraux de la milice canadienne. Mais depuis quelques semaines, il a été transféré au régiment où son frère est lieutenant. Gaby, comme nous l'appelions toujours avant la guerre, est toujours aussi populaire dans les milieux fémininins, en Angleterre comme au Canada. La dernière dois que je l'ai vu c'était à une danse de sergents, car il est sergent maintenant. Nous avons causé longuement du ''bon vieux temps'', du temps des bals de débutantes.

Roche et Charlevois

J'ai recu ces jours derniers le lieutenant-colonel Roche, ancienn assistant directeur de la police provinciale, qui a abandonné ce haut poste et qui a accepté de servir comme major. Je l'avais vu l'été dernier, jamais pour plus de quelques minutes à la fois.

Un viel ami que je cherche à revoir depuis longtemps c'est Gérard Charlebois, surnommé ''Jerry'' ou ''Ti-Tough''. Mais je n'y suis pas parvenu. Je suis venu bien prêt de la voir puisque, déjà, une couple de fois, j'ai vu la femme qu'il épousa l'automne dernier, et qui s'occupe maintenant d'un hôpital canadien à quelque vingt milles de l'endroit où je suis stationné actuellement.

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